Tout sur l'eau : comment la préparer et la maintenir pour vos plantes hydroponiques.

Tout sur l'eau : comment la préparer et la maintenir pour vos plantes hydroponiques.

Thierry VANOFFE

La culture hydroponique, c'est un peu comme de la magie, mais une magie qui repose sur une science bien précise. Au cœur de cette alchimie, il y a l'eau. Ce n'est pas juste de l'eau du robinet, non. C'est l'essence même de la vie pour vos plantes, leur unique source de nutriments et d'hydratation. Et pour que cette magie opère, il faut la préparer et la bichonner.

Alors, comment transformer une simple H2O en élixir de croissance ? Suivez le guide ! 💧

1. Démarrer avec la bonne eau : le choix des rois

Avant de parler de nutriments, il faut s'assurer que l'eau que vous utilisez est de bonne qualité. On a trois options principales :

  • l'eau du robinet : c'est la plus simple, mais attention ! Sa qualité varie énormément d'une région à l'autre. Elle peut contenir du chlore, de la chloramine et des minéraux qui affectent le pH. Si votre eau est trop dure (trop de calcaire), c'est une galère. Laissez-la reposer 24 heures pour que le chlore s'évapore, ou investissez dans un bon filtre à charbon.
  • l'eau de pluie : une excellente option ! Elle est souvent très pure et a un pH neutre. Le seul hic, c'est la pollution qui peut l'affecter. Un bon système de récupération et un filtre, et le tour est joué.
  • l'eau osmosée ou distillée : la Rolls-Royce de l'hydroponie. Elle est pure de chez pure, sans minéraux indésirables. Le rêve pour un contrôle total sur votre solution nutritive. L'inconvénient ? C'est plus cher, et vous devez y ajouter absolument tous les nutriments, même les plus basiques.

Ma petite astuce perso pour les débutants particuliers ? J'utilise de l'eau du robinet que je fais reposer. C'est le bon compromis pour démarrer sans se ruiner.

2. Le pH : la boussole de vos nutriments

C'est LA notion la plus importante. Le pH (potentiel hydrogène) mesure l'acidité ou l'alcalinité de votre eau. En hydroponie, les plantes ont une zone de confort très spécifique pour absorber les nutriments. En général, on vise un pH entre 5,5 et 6,5.

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  • Si le pH est trop élevé (alcalin), certains nutriments comme le fer ou le zinc sont bloqués et vos plantes souffrent de carences.
  • Si le pH est trop bas (acide), c'est le contraire : certains éléments comme le cuivre peuvent devenir toxiques pour vos plantes.

Pour le mesurer, un testeur de pH électronique est votre meilleur ami. Il en existe des très simples et abordables. Pour l'ajuster, on utilise des solutions de pH up (pour monter le pH) et de pH down (pour le descendre). Il faut y aller doucement, goutte par goutte, car un petit changement peut avoir de grandes conséquences.

3. Les nutriments : le buffet à volonté pour vos plantes

Une fois que l'eau a le bon pH, il faut la "nourrir". En hydroponie, les nutriments ne sont pas dans la terre, mais directement dans l'eau sous forme de sels minéraux. On parle de solution nutritive.

  • Choix des nutriments : il existe des kits de nutriments spécifiquement formulés pour l'hydroponie. Ils contiennent tous les éléments essentiels (azote, phosphore, potassium) et les micro-nutriments. Suivez scrupuleusement les instructions du fabricant ! C'est le secret pour ne pas surdoser ou sous-doser.
  • La mesure des nutriments : on utilise un testeur de conductivité électrique (EC) ou de total des solides dissous (TDS). L'EC mesure la concentration des sels minéraux dans l'eau. Plus l'EC est élevé, plus la solution est concentrée. Chaque plante a ses besoins spécifiques, mais en général, un EC entre 1,2 et 2,5 mS/cm est un bon point de départ.

Mon conseil ? Il vaut mieux sous-doser un peu que de surdoser et "brûler" vos plantes. On peut toujours rajouter des nutriments, mais les enlever, c'est mission impossible sans changer la solution.

4. La température et l'oxygénation : le duo de choc

L'eau de votre système ne doit pas être un lac stagnant. Deux éléments sont cruciaux :

  • la température : une température idéale se situe entre 18 et 22 °C. Trop chaud, et l'oxygène ne se dissout plus bien. Trop froid, et le métabolisme de la plante ralentit. Un bon vieux thermomètre suffit pour surveiller ça.
  • l'oxygénation : les racines de vos plantes ont besoin d'oxygène ! Une pompe à air et une pierre à air (comme pour un aquarium) sont indispensables pour brasser et oxygéner la solution. Sans oxygène, les racines asphyxient et la pourriture s'installe.

5. L'entretien de la solution nutritive

Votre eau, c'est comme une voiture : il faut la surveiller et la "réparer" de temps en temps.

  • Vérifications régulières : vérifiez le pH et l'EC tous les jours ou tous les deux jours, et ajustez si nécessaire.
  • Renouvellement de la solution : on ne garde pas la même eau indéfiniment. En général, on la change toutes les une à deux semaines pour éviter l'accumulation de sels et de bactéries. Profitez-en pour nettoyer votre réservoir.

Préparer et maintenir l'eau pour l'hydroponie peut sembler compliqué au début, mais avec un peu de pratique, cela devient un jeu d'enfant. C'est la clé du succès pour des plantes saines, vigoureuses et productives. Et quel plaisir de voir le résultat !

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